Horti-Concis décembre

Stefan Larrass a plus de dix ans d'expérience dans l'industrie. Dans le cadre de son précédent poste de conseiller principal en matière de politiques à Ontario Pork, il était chargé de conseiller les producteurs et le conseil d'administration de l'association sur les changements apportés aux programmes, aux politiques et aux règlements gouvernementaux, et d'élaborer les réponses de l'industrie aux consultations sur les politiques qui pourraient mener à de meilleurs résultats pour les producteurs. Il s'appuie également sur une expérience de plus de cinq ans au sein de la division du MAAARO responsable de la politique agricole provinciale. Son travail y a porté sur un éventail de questions agricoles, notamment les programmes de gestion des risques de l'entreprise et les politiques qui facilitent la vente et l'achat d'aliments locaux en Ontario.

Pendant ses étés au secondaire et à l'université, Stefan a travaillé comme ouvrier agricole dans la région de Pelham, dans un verger de pommiers local, et a participé à la culture de diverses denrées, notamment des fraises, des framboises et de l'ail.

Parlez-nous de votre travail : que faites-vous au quotidien et quels sont vos objectifs à long terme? Une grande partie de mon travail quotidien se fait avec l'Association des producteurs de fruits et légumes de l'Ontario. Je travaille avec l'équipe de cette association et avec des dirigeants agricoles comme Ken Forth et Mike Chromczak pour soutenir l'accès des producteurs aux programmes de sécurité sociale et à la main-d'œuvre. J'ai le sentiment qu'il existe une tendance irréversible au sein de la société et du gouvernement à vouloir un plus grand sens des « responsabilités », ce qui se traduit souvent par une augmentation de la bureaucratie et/ou une réduction des aides agricoles. Mon objectif à long terme est d'aider les producteurs à gagner le débat contre la lourdeur administrative et la réduction du soutien financier, et d'obtenir des politiques qui soutiennent la production alimentaire nationale.

Pourquoi avez-vous choisi de travailler dans ce secteur? Je me suis dit que je pouvais y apporter ma contribution. Surtout quand j'ai vu à quel point les producteurs sont régulièrement affectés par les règles et les programmes gouvernementaux et à quel point les changements dans ces politiques peuvent être frustrants. J'ai eu l'impression que les producteurs apprécient d'avoir des personnes dévouées au sein de l'industrie qui relèvent certains de ces défis avec le gouvernement ou qui les aident au moins à y voir clair, car le gouvernement a parfois le tour de rendre les choses plus complexes et confuses qu'elles ne devraient l'être.

Qu'est-ce que vous respectez ou admirez le plus chez les producteurs canadiens? Sans aucun doute, c'est leur capacité à jongler avec plusieurs balles en même temps et leur aptitude à prendre des décisions même avec des informations imparfaites. Je suppose que c'est le propre de l'agriculture. Mais cela a été vraiment impressionnant pendant la pandémie, alors que les agriculteurs devaient non seulement faire tout ce qu'ils ont l'habitude de faire, mais aussi s'adapter à des conditions, des règles et des politiques en constante évolution provenant de trois niveaux de gouvernement. Ils l'ont fait avec la menace constante d'une éventuelle flambée de COVID et d'inspections gouvernementales au-dessus de leur tête. J'admire ce genre de ténacité mentale.

Comment la pandémie a-t-elle affecté votre organisation? Je dirais que notre capacité à interagir avec les représentants du gouvernement et avec d'autres personnes de l'industrie, comme le personnel des associations et les dirigeants des conseils d'administration, n'a pas été affectée, puisque ces discussions en face à face ont toujours lieu. Elles se font simplement sur un écran d'ordinateur, par exemple, en utilisant Zoom, plutôt qu'en personne. Ce qui a été difficile, par contre, c'est le manque d'événements sectoriels en personne où nous pouvons entendre directement les producteurs et connaître les problèmes qui les empêchent de dormir. Nous essayons d'obtenir une partie de ces informations par le biais d'enquêtes, mais les gens en ont assez de celles-ci. Ce n'est tout simplement pas la même chose que de parler à des personnes en face-à-face.

Dans quelle mesure l'ensemble des programmes de GRE du Canada est-il bien équipé pour soutenir à long terme les producteurs (compte tenu notamment des difficultés actuelles en Colombie-Britannique en raison des conditions météorologiques et à l'Île-du-Prince-Édouard en raison de la galle verruqueuse de la pomme de terre)? Des situations comme les inondations en Colombie-Britannique et la gale verruqueuse de la pomme de terre nécessiteront toujours un certain niveau de programmes personnalisés pour aider à faire face à la situation. Je ne pense pas qu'il soit possible d'élaborer un programme de gestion des risques de l'entreprise qui couvre toutes les situations uniques. Un soutien local supplémentaire restera donc essentiel dans ces cas. Mais nous avons également besoin d'un soutien supplémentaire en matière de gestion des risques de l'entreprise au niveau national. Un grand nombre de nos producteurs n'ont pas accès à l'assurance-récolte et le seuil de déclenchement actuel de 70 % d'Agri-stabilité est à peu près aussi équitable que si l'assurance-emploi ne payait que les personnes « normales » pour les pertes d'emploi qui durent plus de 15 semaines (30 % d'une année). Combler ces lacunes est ma priorité et celle du groupe de travail sur la GRE du CCH, avec lequel j'ai eu le plaisir et l'honneur de travailler au cours des deux dernières années ou presque.

Quel est votre plat préféré avec des fruits et légumes canadiens? À part les frites? Ce serait probablement un plat de chou-fleur et de brocoli recouvert d'une épaisse couche de fromage. Et un gâteau allemand aux pommes avec des pommes Cortland pour le dessert.

décembre 2021