Avez-vous déjà été « entre deux jobs »? Vous savez, ce passage inconfortable où on espère vraiment trouver l’emploi qui nous remettra sur les rails de la réussite. Ça m’est arrivé une fois. Juste avant de commencer à travailler chez URBANIA! ;)
Pour le commun des mortels, c’est l’occasion de repenser à sa carrière et ça peut être à la fois : stimulant, déprimant, encourageant, décourageant, excitant, monotone et pas mal tout le reste de la palette d’émotions.
Mais pour une personne qui a fait de la prison, c’est surtout vraiment difficile.
On est en pleine pénurie de main-d’œuvre et plusieurs employeurs semblent encore hésiter à engager des gens qui ont un casier judiciaire. Il existe évidemment certaines exceptions encadrées par la loi, mais dans bien des cas, refuser un emploi à une personne qui a fait de la prison, c’est de la discrimination.
Mon collègue Billy a passé du temps avec un ex-prisonnier pour comprendre les défis de la recherche d’emploi, mais aussi les conséquences que ça peut avoir sur sa réinsertion sociale. Spoiler : se trouver une job, c’est crucial.
- Jean-Pierre
PS : Je sais pas si j’ai le goût d’assister à vos partys. Je suis sûr que vous êtes vraiment le fun, mais peut-être un peu cheap? Notre dernier sondage nous dit que la majorité d’entre vous n’est pas du genre à payer des tournées de XO. On en reparle plus bas.
Après avoir travaillé toute sa vie adulte dans l’industrie minière, des démêlés avec la justice font que Joseph* se retrouve en prison. À sa sortie, malgré son expérience, la pénurie de main-d’œuvre et des CV envoyés dans différents corps de métier, il ne parvient pas à obtenir d’emploi.
Nous avons donné un nom fictif à Joseph, mais son histoire est bien réelle.
« À cause du dossier d’alcool au volant, [les employeurs] pensent que je suis un alcoolique et à cause du dossier de voie de fait, ils croient que je suis violent, explique Joseph. Le contexte dans lequel c’est arrivé est secondaire pour eux, ils voient ton dossier et te jugent là-dessus, même une fois que tu as purgé ta peine et que tu es jugé apte à réintégrer la société. »
Originaire d’Afrique de l’Est, Joseph a travaillé dans l’industrie minière presque toute sa vie. Après plusieurs périples qui l’ont mené à travailler aussi bien en Nouvelle-Calédonie qu’en Norvège, il est arrivé au Québec il y a cinq ans pour travailler en Abitibi-Témiscamingue. Après moins d’un an, il se retrouve derrière les barreaux pour des histoires d’alcool au volant et de violence légère.
Il est libéré après 14 mois et tente ensuite de se trouver un emploi en Mauricie où résident ses enfants avec leur mère, de qui Jean est séparé.
L’article 18.2 de la Charte des droits et libertés de la personne indique que « nul ne peut congédier, refuser d'embaucher ou autrement pénaliser dans le cadre de son emploi une personne du seul fait qu'elle a été déclarée coupable d'une infraction pénale ou criminelle, si cette infraction n'a aucun lien avec l'emploi ou si cette personne en a obtenu le pardon. »
Toutefois, sur le terrain, la situation est différente.
Un sondage Léger mené pour le Comité consultatif pour la clientèle judiciarisée adulte (CCCJA) qui, depuis 1997, appuie les ancien.ne.s détenu.e.s dans leur recherche d’emploi, rapporte que sur 500 entreprises sondées, 64 % rapportent avoir de la difficulté à trouver de la main-d’œuvre. Seulement 28 % des entreprises étaient prêtes à engager une personne judiciarisée, et ce malgré l’offre de subventions.
Selon le rapport, les trois principaux freins à l’embauche d’ex-détenu.e.s seraient : la peur et la méfiance, la perception des personnes en dehors de l’entreprise (ex : clients, fournisseurs), ainsi que les a priori des autres employé.e.s de l’entreprise. Fait notable : 81 % des compagnies qui ont engagé des personnes judiciarisées affirment avoir eu une expérience positive.
Plusieurs ancien.ne.s détenu.e.s ressortent de prison avec des formations professionnelles et sont parmi les personnes les plus loyales et acharnées étant donné leur manque d’opportunités et leur réelle volonté de réinsertion.
Les gens qui ont un casier judiciaire n’ont pas l’obligation légale de le mentionner lors d’une application pour un emploi. Mais si l’entreprise a une politique de vérification d’antécédents, c’est là que le bât blesse.
Libéré un peu avant Noël, Joseph a finalement commencé à travailler au début du mois de février. Avec l’aide d’un organisme de réinsertion, il a pu dénicher un emploi convenable dans un atelier de réparation de camions lourds. Cet emploi est essentiel pour lui s’il souhaite pouvoir rester au Canada. Son plan à court et moyen terme est simple : « Je veux mettre de l’argent de côté pour mes enfants et passer du temps avec eux, c’est vraiment l’essentiel. Je veux tout faire pour ne plus être séparé d’eux. »
Bon, j’exagérais plus tôt quand je disais que je ne ferais pas le party avec vous. Je ferais juste la fête avec les 42% de répondant.e.s qui ont déjà dépensé entre 100$ et 500$ pendant une grosse soirée de party.
Les autres, avouez que vous avez jamais perdu l’habitude de pre-drink avant de sortir comme dans le temps de l’université? Bon, c’est sûr que ça fait économiser.
Pas sûr qu’on économiserait si les bars étaient ouverts 24 heures sur 24, mais il paraît que tout le monde y gagnerait, d’une façon ou d’une autre.
Cela dit, je connais une place où c’est le party en permanence, et on appelle ça un voyage dans le Sud en formule tout-inclus. 🏝
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CréditsRédaction: Jean-Pierre Bastien
Design: Marc-Antoine Jacques
Intégration: David Mongeau-Petitpas
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